L'attaque du métro 123, réalisé par Tony Scott
Tony Scott adore les plans très courts, les grands mouvements de caméra, les couleurs criardes et des effets clippesques qui n’ont pas leur place dans une production cinématographique. Si ces tics agaçaient dans ses récents films (Man on Fire, Déjà vu…), ils ne les empêchaient pas d’être des blockbusters habilement ficelés et plutôt captivants. Pour L’attaque du métro 123 (dont le synopsis se résume au titre), Tony Scott semble s’être trop inspiré des réalisations de Michael Bay, au point que son nouveau film devienne lui aussi irregardable et inécoutable. Cette superficielle réalisation, naïve au point de croire que des plans d’une demi-seconde montés comme un clip suffisent pour rythmer un film, est en outre des plus inadaptées.
Avec un scénario qui ne laisse aucune place à la surprise, convoquant des personnages canoniques et sans ambiguïtés, L’attaque du métro 123 n’est, sur le papier, qu’un thriller basique. Toutefois, le lieu unique, une rame de métro arrêtée sous terre, était l’élément susceptible d’instaurer une réelle tension et de rendre le film oppressant. Il n’en est rien, la caméra de Tony Scott préférant tourner dans tous les sens plutôt que de se poser et de rendre intense le face à face entre Ryder le preneur d’otage et Garber son interlocuteur. Les interprétations de Denzel Washington et John Travolta (absolument pas crédible) manquent de conviction, alors que les seconds rôles ne servent qu’à ancrer ces deux personnages dans de pénibles stéréotypes (le petit enfant susceptible d’être tué parce que Ryder est un terroriste très méchant ; la femme inquiète pour son mari parce que celui-ci entreprend des actes aussi dangereux qu’héroïques…). On ne pourra donc retenir de cette Attaque du métro 123 que sa banalité et son constant mauvais goût…
5/20
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Ecrit par Vincent le lun 10 aoû 2009 - 11h14