Ces amours-là, réalisé par Claude Lelouch

Publié le par pL

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Inutile prolongation du court-métrage Merci maman, merci papa (réalisé pour célébrer les soixante ans du Festival de Cannes), Ces amours-là se présente comme le film-somme de Claude Lelouch, un long-métrage en grande partie autobiographique qui raconte (forcément) des histoires d’amour d’un autre temps. Au cœur de cette fresque se déroulant tout au long du vingtième siècle dans des décors en carton-pâte, on suit Ilva (Audrey Dana, insupportable) qui aura tour à tour aimé un titi parisien (Raphaël, le chanteur), un officier nazi et deux soldats américains. De grandes histoires d’amour comme Lelouch les aime et les filme depuis toujours, avec une caméra en perpétuel mouvement qui, paradoxalement, n’a jamais réussi à entraîner le spectateur dans ce tourbillon de vie que le réalisateur pense filmer.

Par certaines de ses sous-intrigues et quelques propos qu’il esquisse, son dernier film renvoie à de grands moments de cinéma (Black Book de Verhoeven ; Inglourious Basterds de Tarantino), sans que Lelouch ne soit à la hauteur de ses prédécesseurs. Bien naïf et définitivement trop fleur bleue, le réalisateur reste constamment en surface de son sujet et aborde des événements historiques avec une maladresse irrespectueuse. Peu avare en bons sentiments, Ces amours-là devient rapidement ridicule à cause d’une voix-off pénible et de seconds rôles désespérants. Et, lorsqu’il s’essaie à un hommage au septième art, Lelouch se plante royalement, faisant l’éloge du cinéma de papa, comme si rien d’intéressant n’avait été réalisé après les années 1950. Ces amours-là redéfinit peu à peu ses intentions : il ne s’agit en fait pas d’honorer le septième art mais un metteur en scène en particulier, dont on se fout pas mal. Le film se clôt par des séquences d’une incroyable prétention, où l’on trouve un acteur incarnant Lelouch enfant et une compilation de tous les films du cinéaste. La vision du cinéma défendue ici donnerait envie de fuir à jamais les salles obscures...

4/20

Publié dans Critiques de 2010

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