Jusqu'à toi, réalisé par Jennifer Devoldere
Il n’y a rien de novateur dans la narration de Jusqu’à toi, premier film de Jennifer Devoldere qui opte pour un montage alterné retenant successivement Chloé, jeune française s’évadant dans ses rêves, et Jack, américain coincé à Paris suite à la perte de sa valise, qui vont évidemment finir par se retrouver et s’aimer… Pourtant, la réalisatrice parvient à insuffler une poésie plaisante dans son film. Elle utilise remarquablement ses personnages secondaires, campés par des interprètes très convaincants (Valérie Benguigui, Maurice Bénichou, Jackie Berroyer ou encore Géraldine Nakache) pour le rendre souvent drôle et parfois émouvant, la confession du père de Chloé face caméra étant plutôt touchante. Bien que sa réalisation soit quelque peu impersonnelle, Jennifer Devoldere réussit à trouver le ton juste pour raconter son histoire et ainsi son film fonctionne bien, malgré quelques longueurs (notamment sur la fin).
Il est ici question de solitude et du mal d’amour induit par la recherche du conjoint parfait, être idéal façonné par les films et les livres, ou encore imaginé à partir des affaires trouvées dans la valise d’un inconnu. On s’amuse des phobies de Chloé, incapable de répondre au téléphone ou redoutant que, dans l’avion, son bagage à main lui tombe sur la tête (sympathique séquence), autant que l’on s’attriste de ses rêveries l’empêchant de vivre. La composition de Mélanie Laurent rend le personnage attendrissant tout en refusant le pathos. Et, malgré quelques passages dispensables (tous ceux avec le couple rencontré par Jack à l’hôtel), Jusqu’à toi reste un film modeste mais assez agréable.
12/20
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Ecrit par Pascale le dim 09 aoû 2009 - 11h23