The Town, réalisé par Ben Affleck
Après une adaptation réussie d’un roman de Dennis Lehane (Gone baby gone), Ben Affleck repasse derrière la caméra pour filmer une nouvelle fois Boston, en se concentrant sur un gang de braqueurs de banques. Dès les premières minutes de The Town, Doug et ses complices dévalisent une banque et, par précaution, enlèvent la directrice de l’établissement. Ils la relâcheront quelques instants plus tard, mais Doug la recroisera dans son quartier et tombera amoureux... En s’intéressant à ce criminel attendrissant, condamné à œuvrer toute sa vie au sein de la même bande, le film de Ben Affeck rappelle le cinéma de James Gray. Et, même si The Town n’a pas la même ampleur et la même classe que La nuit nous appartient, et si Ben Affeck n’a pas autant de charisme que Joaquin Phoenix, ce deuxième long-métrage se révèle être plutôt habile et efficace.
C’est essentiellement lors des séquences d’action (braquages, courses-poursuites...) que le film est très convaincant, Affleck réussissant à imposer une tension et un rythme par la précision de sa mise en scène. Il compense ainsi un scénario un peu trop attendu et quelques faiblesses dans le traitement des dilemmes qui hantent le personnage principal. L’idylle entre Doug et la banquière, fade et rarement touchante, peine à justifier les nouvelles aspirations du héros, et l’impossibilité pour les gangsters de s’extraire du milieu dans lequel ils ont grandi n’est que superficiellement décrite. S’il avait été plus noir et tragique, The Town aurait pu être bien plus qu’un travail honnête.
11/20