Rapt, réalisé par Lucas Belvaux

Publié le par pL

rapt

Avec Rapt, Lucas Belvaux transpose dans la société française d’aujourd’hui un fait divers survenu dans les années 1970 : l’enlèvement du baron Empain. Le réalisateur décrit alternativement deux points de vue, celui de Stanislas Graff, la victime séquestrée, et celui de son entourage (sa femme, ses filles, ses collègues), cherchant la solution idéale pour le faire libérer. Le projet est ambitieux, sans doute trop puisque le film ne parvient ni à décrire l’oppression ressentie par Graff (malgré tout, Yvan Attal est très convaincant), menacé d’être exécuté à tout moment, ni à donner du relief à son intrigue secondaire, pourtant riche en questionnements. Aux côtés d’une Anne Consigny toujours impeccable, les seconds rôles peinent à rendre crédibles leurs personnages, un peu caricaturaux et condamnés à réciter des répliques bien trop écrites.

Rapt parle de beaucoup de choses sans vraiment rien en dire. Les magazines people étalent au grand jour la vie privée du patron enlevé (entre autres mari volage et joueur de poker), ce qui fait  évidemment souffrir la famille. Les actionnaires hypocrites de la multinationale que préside Graff veillent à ce que l’on distingue l’argent du patron de celui de l’entreprise. Les hommes politiques sont bien sûr mêlés à l’affaire et font des déclarations publiques auxquelles ils ne croient pas… Finalement, le rapt du titre est bien vite relégué au second plan. Il ne sert que de prétexte à Belvaux pour exhiber les dérives de notre société dans laquelle l’argent est roi et la soif de pouvoir est incessante. Cela aurait été remarquable si le film avait été moins lent et plus précis dans ses dénonciations (les banalités ne sont pas toujours évitées). Malheureusement, il faut se contenter de quelques scènes réussies (celle de la remise de la rançon, habile…) et attendre que Stanislas Graff soit enfin libéré. Lors de ses retrouvailles avec sa famille, Rapt est bien moins fade et plus intéressant. Belvaux aurait mieux fait de condenser le récit de l’enlèvement pour davantage s’attarder sur ses conséquences…

8/20

Publié dans Critiques de 2009

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
<br /> <br /> un bon petit polar!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre