Brüno, réalisé par Larry Charles
Comme ce fut le cas il y a deux ans avec Borat, Sacha Baron Cohen s’efface totalement derrière son nouveau personnage. Les interviewes, c’est Brüno qui les donne désormais, faisant seul la promotion du film qui lui est consacré. Il est de tous les plans dans ce one-man-show cinématographique qui relate ses aventures : créateur de mode homosexuel, Brüno quitte l’Autriche pour s’installer aux Etats-Unis avec l’espoir d’y devenir célèbre. De même que Borat, la force de Brüno est aussi sa faiblesse : complètement déjanté, Sacha Baron Cohen ose tout quitte à parfois tomber dans l’excès et le mauvais goût, et, par ailleurs, le réalisateur se fait discret, Brüno assurant seul le spectacle.
Heureusement, le style du film, une fiction intégrant le documentaire, les témoignages des interlocuteurs de Brüno étant authentiques, est intéressant et le rend d’autant plus pertinent. Outre l’extrême drôlerie induite par le cynisme et le jusqu’au-boutisme de Sacha Baron Cohen (parmi les –nombreuses – réussites, on retiendra toutes les séquences avec le bébé échangé contre un iPod, chacune des étapes de la thérapie suivie par Brüno pour devenir hétérosexuel ou le sommet improvisé au Moyen-Orient), Brüno séduit autant par son regard aiguisé sur les travers de l’Amérique. Sans concession, le film stigmatise l’homophobie, mais surtout la superficialité des people, prêts à tout pour acquérir ou confirmer leur notoriété. Sacha Baron Cohen n’épargne personne dans cette comédie audacieuse, exigeante et complètement barrée qui allie avec brio humour et intelligence pour s’imposer comme une future référence.
13/20
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Ecrit par Eric le lun 03 aoû 2009 - 20h39