Tu n'aimeras point, réalisé par Haim Tabakman

Publié le par pL


Aaron, marié et père de quatre enfants, mène une existence tranquille à Jérusalem, jusqu’au jour où débarque Ezri, un jeune étudiant qu’il va initier à son travail de boucher. La relation entre les deux hommes se fera évidemment de plus en plus intime, et si Haim Tabakman la met en scène avec beaucoup de finesse et de pudeur, son histoire d’amour homosexuelle ne peut s’empêcher de sentir le déjà vu. Parce que dans la même veine il y a déjà eu Le Secret de Brockeback Mountain d’Ang Lee dans l’univers des cow-boys, ou, bien avant, Theorème de Pasolini dans lequel un beau jeune homme perturbait la tranquillité d’une famille bourgeoise. Rien de bien nouveau donc dans Tu n’aimeras point, qui décrit lentement la naissance d’un amour impossible. Le film est toujours dans la retenue, servi par une économie de dialogues pertinente puisqu’elle laisse le champ libre aux échanges de regards, mais il faut chercher ailleurs ce qui fait réellement sa singularité et donc son intérêt.

Le drame se joue en lieu clos, dans la ville de Jérusalem dont les personnages ne sortent jamais (ou très peu). La première évasion d’Aaron et Ezri aux bains laissera entrevoir clairement les premiers sentiments amoureux. Au contraire, dans la ville, régie par des religieux, tout est plus difficile et doit rester secret. Tu n’aimeras point s’interroge alors sur le poids que représente cette communauté juive et sur l’emprisonnement par la religion et, pour nourrir son propos, Haim Tabakman convoque un autre couple, également dans une relation interdite. Plus qu’un plaidoyer pour la tolérance, Tu n’aimeras point est une courageuse dénonciation des dangers de la religion et du communautarisme.

12/20

Publié dans Critiques de 2009

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