Toy Boy, réalisé par David MacKenzie

Publié le par pL


Sa sortie estivale comme son casting ou son titre français annonçaient Toy Boy comme une comédie romantique sexy américaine de plus, avec un propos des plus réduits. Pourtant, plus le film progresse et plus on prend conscience des pistes intéressantes qu’offre un tel scénario, notamment la réflexion sur les rapports privilégiés entre amour et argent. Le film se focalise sur un gigolo qui va se retrouver pris à son propre piège, mais, malgré une crudité et une noirceur bienvenue (qui sauve en grande partie le film), Toy Boy est aussi superficiel que son héros. A aucun moment David MacKenzie ne s’intéresse à ce que son film pourrait dire ; il se contente d’égrener les clichés (sur Los Angeles et ses excès…) et de se résumer à un défilé de mannequins. La réalisation concourt tout autant à cette pauvreté cinématographique, les séquences prenant systématiquement des allures d’abominable clip.

Dans le rôle du prostitué de luxe arriviste, Ashton Kutcher rend sans difficulté toute la superficialité du personnage qui ne peut jouer d’autre chose que de son image. Finalement, Toy Boy se veut un regard sans concession sur une usine à rêves, renforcé par sa louable absence de mièvrerie. Or, en refusant de réellement se confronter au cœur de son sujet, le film s’avère totalement vain et recycle des idées reçues sur la face cachée du rêve américain, qu’un cinéma plus exigent, plus subtil et plus rigoureux a déjà exploité de façon bien plus noble.

8/20

Publié dans Critiques de 2009

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