Là-Haut, réalisé par Peter Docter et Bob Peterson

Publié le par pL


SELECTION OFFICIELLE ­­–  FESTIVAL DE CANNES 2009 : FILM D’OUVERTURE

L’ouverture de Là-haut est une véritable merveille, à ranger aux côtés des plus grandes réussites signées par les studios Pixar. En une vingtaine de minutes, c’est toute la vie de couple d’Ellie et Carl Fredricksen qui défile sous nos yeux. D’une amusante rencontre à l’émouvant décès de la vieille femme, Pete Docter et Bob Peterson émerveillent et bouleversent en optant pour la sobriété (comme souvent chez Pixar) : le nombre limité de dialogue ou la tragédie montrée sans violons participent à cette justesse de ton qui touche en plein cœur. Là-haut s’envole ainsi vers des sommets d’animation (sans même à avoir à considérer l’aspect technique, toujours irréprochable)… avant de laisser s’envoler petit à petit cette magie et cette poésie des plus prometteuses.

Une fois cette longue séquence terminée, nous voici en compagnie du nouvel héros inventé par Pixar : pour la première fois un être humain, mais un personnage tout aussi singulier que Wall-E et ses prédécesseurs, puisque considéré à la fin de sa vie. Résumer avec concision une vie pour se consacrer aux aventures d’un héros vieux et grincheux, voilà une initiative osée pour un dessin-animé. Mais si Là-haut conserve quelques idées originales et brillantes (l’envol de la maison grâce à des ballons est visuellement splendide) ainsi que beaucoup d’humour (le doberman au collier cassé fait sourire), le film paraît finalement un peu facile. Les personnages secondaires ne sont pas attachants, du jeune scout Russell vite agaçant à l’oiseau rare Kevin pas vraiment amusant non plus. On suit alors leurs aventures sans ennui mais aussi sans grand plaisir. Et bien que le propos du film, du deuil au le temps qui défile et fait s’envoler des envies qui ne resteront que des rêves, soit mené avec justesse, sans prendre les enfants (premiers spectateurs visés) pour des imbéciles, on ne peut s’empêcher de penser que Pixar peut quand même faire bien mieux.

12/20

Publié dans Critiques de 2009

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