Le premier qui l'a dit, réalisé par Ferzan Oztepek
Bien décidé à profiter d’un repas de famille pour révéler à ses proches son homosexualité, Tommaso est pris de court par son frère aîné ayant lui aussi choisi cette occasion pour faire son coming-out. Tommaso ne sera donc pas le premier qui l’a dit, et Ferzan Oztepek a tiré de cette idée de départ une comédie italienne aux allures de farce. Le film caricature volontairement ses personnages secondaires (tant les parents que les amis gays) et s’amuse à exagérer chacune des situations qu’il met en scène. En jouant avec des clichés, Le premier qui l’a dit réussit ses séquences humoristiques, particulièrement celle du restaurant où le père de famille se sent oppressé par le regard de ceux qui l’entourent et celles où des amis de Tommaso venus lui rendre visite doivent cacher leur homosexualité.
Si Ferzan Oztepek a judicieusement opté pour un traitement comique de son sujet, il ne délaisse pas le message de son film. On trouve donc aux côtés de seconds rôles stéréotypés des personnages plus complexes, plus construits, qui apportent un peu de profondeur au film. Le mal-être de Tommaso, qui doit continuer à mentir à ses proches contre son gré, est plutôt bien retranscrit, et deux personnages féminins intéressant sont également mis en avant. Les histoires de la jeune Alba et de la grand-mère, n’ayant pas vécu avec l’homme qu’elle aimait, réservent même quelques moments d’émotion. Lors de quelques flashbacks jaunis, le réalisateur tente d’élargir le propos de son film sans pour autant convaincre totalement. Toutefois, malgré ses quelques longueurs et sa mise en scène paresseuse, Le premier qui l’a dit réussit à s’imposer comme un divertissement plaisant.
11/20