Lluvia, réalisé par Paula Hernandez

Publié le par pL

Lluvia

 

Deux personnages qui ne se connaissent pas mais se rencontrent par hasard dans une grande ville : c’est désormais un point de départ bien connu, à partir duquel Paula Hernandez a écrit le scénario de Lluvia. Lors d’une averse à Buenos Aires, Roberto se réfugie précipitamment dans la voiture d’Alma, coincée dans les embouteillages. Les deux inconnus vont petit à petit oublier leur solitude en apprenant à se connaître... Si le récit ne réserve aucune surprise, la réalisatrice prend son temps pour construire ses deux personnages qui finissent par devenir attachants. Avec beaucoup de finesse, elle propose deux portraits d’êtres mystérieux et déboussolés, saisis dans leurs moments de faiblesse (après avoir quitté le domicile conjugal, Alma dort dans sa voiture et se brosse les dents dans les toilettes de cafés...). Petit à petit (et surtout lors de deux jolis flashbacks, brefs mais intenses et touchants), on découvrira les secrets de ces deux personnages se questionnant sur leur devenir.

La pluie, qui donne son titre au film, est utilisée comme élément déclencheur mais surtout pour ses possibilités esthétiques. En filmant (peut-être un peu trop souvent) diverses vitres sur lesquelles ruissèlent des gouttes d’eau ou se reflètent les visages des personnages, Paula Hernandez de signe de très beaux plans, apportant une indéniable valeur ajoutée à Lluvia. Même si le film semble prisonnier de son histoire linéaire et déjà vue, il est suffisamment soigné et sensible pour s’imposer comme une réussite visuelle. Une certaine poésie naît lors quelques séquences réussissant à faire du décor le troisième personnage clé du film. Les prestations tout en retenue de Valeria Bertuccelli et d’Ernesto Alterio, très expressifs, contribuent à faire de Lluvia un film mineur mais attachant.

12/20

Publié dans Critiques de 2010

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