Dog Pound, réalisé par Kim Chapiron

Publié le par pL

dog pound

 

Dans la prison pour mineurs d’Enola Vale, Kim Chapiron suit Davis, Angel et Butch, trois adolescents respectivement incarcérés pour trafic de drogues, vol de voiture et agression sur un officier de probation. Trois brèves séquences introduisent les personnages avant leur entrée dans le pénitencier, qu’ils ne quitteront pas de tout le film. Le réalisateur met alors en scène quelques passages obligés du film de prison, de l’énonciation des règles aux premières confrontations avec les autres détenus, avec une concision remarquable. Dog Pound va à l’essentiel, trouve immédiatement son rythme et présente dans un style proche du documentaire le quotidien de jeunes délinquants incarcérés. Le film décrit ainsi la violence omniprésente en milieu carcéral et rend compte de l’impossibilité pour ces jeunes de se remettre en question avant d’être réinsérés dans la société.

Pourtant, plutôt que de s’acharner à défendre une morale ne pouvant que faire l’unanimité, Kim Chapiron propose un film d’ambiance. Les coups de poing résonnent ; la violence est filmée frontalement et de façon réaliste. Dog Pound est un film étouffant : dans cette fourrière, l’oppression permanente et les injustices récurrentes amènent chacun (détenus comme gardiens) à assouvir ses pulsions violentes. Même lors de scènes plus calmes, où les jeunes prisonniers laissent entrevoir une part d’humanité, la complicité apparente menace de se muer en un énième règlement de compte musclé. Bien aidé par ses interprètes, la plupart amateurs mais tous absolument remarquables, Kim Chapiron nous plonge dans un espace clos régi par la loi du plus fort que seule la caméra (et donc le spectateur) réussira à fuir à l’issue du film.

14/20

Publié dans Critiques de 2010

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S
<br /> <br /> Après un "Sheitan" plutôt récréatif Shapiron réalise un vrai film, fort, marquant avec une véritable identité. On devine un véritable boulot en amont sur ce film d'un réalisme qui fait froid das<br /> le dos. Vu les faits cette prison juvénile leur permet de faire seulement 3 mois ?!!! Si tout ce passe pour le mieux pas de suite judiciaire ?!! On a de quoi se poser des questions devant la<br /> violence psychopathe de ces détenus. Les acteurs sont tous impeccables voir même plus, avec un charisme impressionnant pour des inconnus. Véritable plongeon dans Enola Vale mais qui pêche (et ça<br /> vaut la dernière étoile) par l'absence de point de vue, et une certaine complaisance pour ce jeunes qui sont avant tout des criminels dangereux (Faut voir Butch cogné !!!). Shapiron prouve en<br /> tous cas qu'il a le talent pour faire encore mieux. Je note 16/20<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> ah, j'ai bien aimé ce film aussi ! et je suis d'accord avec toi pour la fin : c'est comme si on était la caméra et qu'on arrivait à sortir de la prison avec le héros... sauf que lui doit y<br /> retourner et nous on reste dehors... point de vue un peu moins étouffant, certe :)<br /> <br /> <br /> <br />
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