Bébés, réalisé par Thomas Balmès
A quatre endroits du monde, en Afrique, au Japon, en Mongolie et aux Etats-Unis, Thomas Balmès a décidé de filmer des bébés de leur naissance à leurs premiers pas. Quatre nouveaux nés, quatre cultures, donc quatre rapports de la mère à son enfant et quatre choix d’éducation différents. Voilà le prétexte pour capter les premiers jours de ces bébés, seuls héros du documentaire de Balmer qui dictent la composition des plans, quitte à exclure les mères du champ et à ne faire d’elles qu’une paire de bras ou de seins. La caméra se fait tout aussi discrète : le documentaire propose une succession de plans fixes captant les premières confrontations des bébés avec le monde qui les entoure. Thomas Balmès s’est emparé du sujet idéal pour charmer le spectateur, mais si on ne peut qu’être amusé ou attendri par ces nouveaux nés jouant avec tout et n’importe quoi ou prononçant leurs premiers mots, Bébés tourne rapidement en rond.
Le réalisateur a beaucoup à montrer mais absolument rien à dire. Ce qui au début du film s’apparentait à un traitement tout en finesse et en sobriété (rareté des voix, recours systématique au plan séquence...) n’est en réalité que la résultante d’une absence de projet et de point de vue. A aucun moment Thomas Balmès ne se questionne sur ce qu’il est en train de filmer. A aucun moment il ne tire parti du montage parallèle pour comparer les évolutions des différents bébés ou pour s’interroger sur la façon dont la culture d’un pays influe sur la construction d’un individu. Bébésne regarde pas plus loin que le bout de son nez et se contente d’une compilation de belles images jusque dans son générique de fin. C’est miiignon... et c’est tout.
7/20