A deriva, réalisé par Heitor Dhalia

Publié le par pL


Sous le soleil brésilien, une adolescente découvre l’amour en même temps que l’infidélité de son père, qui a une liaison avec une Américaine. Le film de Heitor Dhalia joue sur deux terrains (tous deux assez connus) : les indécisions et premières déceptions amoureuses au moment de l’adolescence et l’adultère. A Deriva multiplie les échos entre les histoires de Filipa (Laura Neiva, une révélation) et celles de son père (excellent Vincent Cassel). Par ailleurs, le film a la bonne idée de systématiquement s’éloigner des clichés (pour seul exemple, Filipa ne sortira pas avec celui que l’on croit) qui menacent les intrigues très traditionnelles ici traitées. Le film sonne alors très juste, et arrive même à émouvoir. Malgré une image volontairement très chaude, privilégiant de splendides gros plans, A Deriva est un film cru, décryptant sans excès de bons sentiments la relation entre un père et sa fille. Le refus des stéréotypes rend le film plus complexe et donne une réelle épaisseur à ses personnages, dessinés tout en nuance.

Bien que se déroulant sur une île brésilienne paradisiaque, A Deriva évite de faire de son décor son principal atout. Au contraire, la caméra de Heitor Dhalia préfère se concentrer sur ses personnages plutôt que de s’égarer en filmant de jolis paysages de carte postale. Le film a certes ses faiblesses (quelques longueurs au début ; la révélation finale sur l’histoire d’amour des parents, jusqu’alors appréhendée selon le point de vue de Filipa, est un peu maladroite), mais fait preuve d’une subtilité et d’une personnalité inattendues, voire même parvient à envouter lors de certaines séquences…

11,5/20

Publié dans Critiques de 2009

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