Toy Story 3, réalisé par Lee Unkrich

Publié le par pL

Toy Story 3 

Vers l’infini et au-delà : la citation culte de Buzz l’Eclair pourrait aussi bien être le credo de Pixar qui, après n’avoir réussi récemment que des débuts de films (les dix premières minutes de Là-haut, la première moitié de Wall-E), atteint à nouveau des sommets grâce à ce troisième volet de Toy Story, le film qui le révéla au milieu des années 1990. Tout le monde a répondu présent pour cet ultime rendez-vous. C’est donc avec un plaisir non dissimulable que l’on retrouve Woody, Buzz, Monsieur Patate, Rex, Zig-Zag et tous les autres inoubliables jouets d’Andy. Chacun a droit à son moment de gloire, aucun personnage ne reste dans l’ombre des autres. A cette brillante exploitation de jouets dont le caractère et les spécificités ont été exposées dans les précédents épisodes s’ajoutent de formidables nouveaux venus : Barbie et Ken offrent quelques scènes à mourir de rire, un singe à cymbales angoisse autant qu’il amuse et Lotso, un ours en peluche parfumé à la fraise, s’impose comme le grand méchant de ce troisième épisode.

Il aura fallu attendre longtemps pour découvrir cette suite : dix années se sont écoulées entre les sorties des deuxième et troisième volets. Le spectateur a grandi, à la même vitesse qu’Andy qui s’apprête à rentrer à l’université et devra décider du sort qui attend ses jouets, rangés dans un coffre. Ceux-ci finiront par se retrouver à Sunnyside, une garderie où ils s’apercevront rapidement que les enfants ne savent pas jouer avec eux. Toy Story 3 s’amuse à détourner les codes des grands genres qui ont écrit l’histoire du cinéma hollywoodien : le western lors de la magistrale scène d’ouverture, le film d’évasion, Woody et ses acolytes cherchant à fuir Sunnyside et la dictature du vieux Lotso... Le film alterne avec brio des séquences d’action, des moments de bravoure et des gags bien trouvés (Ken faisant découvrir à Barbie sa garde-robe ; Buzz réinitialisé et passé en mode espagnol...) pour s’imposer comme un divertissement efficace et inspiré.

Chaque année, on ne cesse de s’émerveiller (à raison) devant les prouesses techniques accomplies par Pixar. Avec Toy Story 3, c’est un peu différent : le film est un retour aux sources pour le studio, qui a choisi de conserver l’aspect visuel des deux précédents opus. On est ainsi plus ébahis par l’imperfection (certes très relative) de figures humaines pourtant terriblement expressives (Dolly, fillette qui rappelle le Andy des premiers Toy Story, est par exemple un personnage très attendrissant...) que par de quelconques exploits techniques. Embarqué dans ces trépidantes aventures rythmées par de vrais instants de tension et de suspense, on ferait presque abstraction de la réussite visuelle du film. En fin de compte, ce sont les moments les plus tragiques et les plus émouvants que l’on retient, tant on ressent la tristesse de personnages sur le point d’être abandonnés et de sombrer dans l’oubli. On suit cet ultime épisode avec un mélange de joie et de mélancolie, jusqu’à ce qu’advienne le moment fatidique où il faut se séparer de ces jouets déjantés que l’on a tant aimés.

16/20

Publié dans Critiques de 2010

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G
<br /> <br /> j'ai adoré aussi, avec un inattendu pincement au coeur quand il faut quitter ces jouets.<br /> <br /> <br /> c'est bien la douce folie de l'enfance qui donne vie à ces jouets (cf la scène d'ouverture). Plus on grandit, plus ils deviennent de marbre (mis à mort dans le bucher final, à la poubelle).<br /> <br /> <br /> Ahlala Pixar... ^^<br /> <br /> <br /> <br />
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