Tamara Drewe, réalisé par Stephen Frears

Publié le par pL

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Que ce soit à travers une fenêtre, un grillage ou une porte légèrement entrouverte, avec ou sans jumelles, tout le monde observe tout le monde dans la bourgade anglaise qui sert de décor au nouveau film de Stephen Frears. Plus particulièrement, les regards des habitants se portent sur Tamara Drewe (Gemma Arterton, très convaincante), une fille du village qui fait un retour fracassant après quelques années d’absence. Entre temps, Tamara s’est faire refaire le nez – trop gros à l’époque – et a changé sa garde-robe : le « vilain petit canard » d’autre fois s’est transformé en véritable bimbo, arborant fièrement son short moulant et son débardeur rouge. Forcément ceux qui l’avaient humiliée tomberont désormais sous son charme et cette arrivée inattendue perturbera la tranquillité du petit village, lieu idéal où des écrivains espèrent trouver l’inspiration pour terminer leur ouvrage. Tamara Drewe est un film simple, un vaudeville sans prétention porté par une mise en scène facile mais ludique. Stephen Frears en fait néanmoins un divertissement réjouissant, brillamment écrit et à l’esthétique très soignée.

Même si le titre reprend le nom de l’héroïne du film, le cinéaste ne se concentre pas exclusivement sur elle : les seconds rôles réussissent à trouver leur place à l’écran, et leurs interprètes semblent prendre beaucoup de plaisir à jouer avec les stéréotypes qu’ils défendent (la rock star, la femme au foyer, le mari infidèle, l’écrivain maudit...). Tamara Drewe alterne ainsi les points de vue et raconte plusieurs petites histoires. Parmi les plus drôles, il y a celle de deux gamines amoureuses de Ben, le batteur d’un groupe de rock dont raffolent les adolescentes que Tamara Drewe prendra comme amant. L’improbable venue de la star dans un coin perdu d’Angleterre poussera les deux fans à mettre en place divers stratagèmes pour attirer son attention et perturber les histoires d’amour des adultes qui les entourent. Même si le scénario ne cherche pas à surprendre et préfère revisiter des situations bien connues, la non-prétention du cinéaste et son plaisir à filmer de purs moments de comédie font de Tamara Drewe un film so british sans prétention et très réussi dans son genre.

13/20

Publié dans Critiques de 2010

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S
<br /> <br /> Stephen Frears est de retour pour cette comédie rafraichissante.Un scénario parfait, rythmé comme du papier à musique qui passe d'un personnage à l'autre avec cadence. Les acteurs sont superbes<br /> et notamment le couple de l'adultérin Roger Allam et surtout la cocue Tansin Greig vraiment excellente. Un vaudeville en campagne anglaise qui tient ses promesses. Après "La disparition de Alice<br /> Creed" Gemma Aterton confirme que son potentiel est important et qu'elle doit éviter les blockbusters américain.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> J'ai bien aimé le film mais je pense qu'il faut avoir lu Thomas Hardy pour vraiment l'apprécier pleinement. Non seulement le film est bourré de référence à l'auteur mais la structure même du film<br /> est presque un pastiche de far from the madding crowd, l'arrivée d'une jeune fille belle et vaniteuse dans une petite campagne isolé, les trois soupirants, l'email envoyé à la saint valentin qui<br /> sème la zizanie, tamara qui retourne vers l'humble paysant à la fin, etc...<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Je n'ai pas lu Hardy et j'ai pourtant trouvé le film très plaisant. Ce que tu dis me donne cependant envie de le lire...<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> <br /> Et ben en ce moment je suis d'accord avec toi pour tout les films, même si, comme d'hab, je suis un peu plus généreux... :) J'ai adoré Dog Pound et Tamara Drewe, j'ai trouvé Toy Story 3<br /> fantastique, et j'ai bien aimé Tournée. L'idée de ces deux jeunes paumées est effectivement absolument brillante, dans Tamara Drewe...<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Rebonjour pL, ce film pourrait être sous-titré, comment deux (surtout une) chipies (ou pestes) comme on veut par désoeuvrement, peuvent provoquer des catastrophes (ou pour parler très<br /> vulgairement : F..tre le bordel dans des vies). Bonne journée.<br /> <br /> <br /> <br />
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