Amer, réalisé par Hélène Cattet et Bruno Forzani

Publié le par pL

Amer.jpg

 

S’il est incroyable de voir une production franco-belge s’essayer au genre film fantastique/film d’horreur, il l’est encore plus que ce soit avec une œuvre flirtant avec le cinéma expérimental. Amer est ce film fou et audacieux qui préfère les bruits aux dialogues, l’haptique au narratif et assume totalement des choix radicaux de la première à la dernière minute. Il est vaguement question de décrire le quotidien d’une femme à trois moments de sa vie, mais c’est avant tout un voyage sensoriel que nous proposent Hélène Cattet et Benoît Forzani. Les deux réalisateurs optent pour la description des sensations de ce personnage, d’où l’omniprésence de gros plans et d’une caméra subjective rendant compte d’une vision – déformée – de la réalité. Amer s’impose ainsi comme un laboratoire d’expérimentations cinématographiques visuelles et sonores qui intriguent et fascinent.

Les codes du giallo (érotisme, sang et couteaux), que reprennent Cattet et Forenzi, sont au service de la mise en place d’une ambiance singulière traduisant les fantasmes et les angoisses du personnage féminin. Le film fait se confondre le sexe et le meurtre, la réalité et l’imaginaire, les désirs et les craintes. Amer désoriente, mais s’il convainc à l’échelle de séquences, il peine à procurer la même satisfaction dès lors que l’on considère le film dans sa globalité. Souvent trop long, parfois ennuyeux : le court-métrage reste sans doute un format mieux adapté à ce type de projet, même si l’on ne peut qu’applaudir la sortie en salles de ce premier long qui a le mérite de sortir de l’ordinaire et de revendiquer une autre façon de faire du cinéma.

12/20

Publié dans Critiques de 2010

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
<br /> <br /> Je suis assez d'accord avec cette analyse. Un film à voir... une fois, pour la curiosité ! Ou à étudier, si est passionné de technique...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre