Le guerrier silencieux, réalisé par Nicolas Winding Refn

Publié le par pL

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Après avoir fait un portrait de Charles Bronson, le prisonnier le plus dangereux d’Angleterre, Nicolas Winding Refn s’essaie au film de Vinking. Bronson et Le guerrier silencieux sont en apparence deux projets qui n’ont rien en commun, pourtant le même argument promotionnel est utilisé pour ces deux films : ils sont comparés à ceux de Stanley Kubrick, respectivement Orange mécanique et 2001 : l’odyssée de l’espace. Les premières séquences du Guerrier silencieux peuvent éventuellement évoquer 2001, pourtant la comparaison semble, encore aujourd’hui, excessive. Parce que les œuvres de Refn n’ont pas l’ampleur de celles de Kubrick, et surtout parce que 2001 est loin d’être la seule source d’inspiration du Guerrier silencieux. Nicolas Winding Refn emprunte autant à Kubrick qu’à Herzog, Tarkovski ou Malick, quelques cinéastes qui ont réussi à créer des ambiances particulières grâce à leur façon d’appréhender le paysage.

Il est tout de même curieux d’arriver à mêler des références aussi disparates dans un seul film, puisque s’ils peuvent être rangés abusivement dans la catégorie « contemplatifs », ces cinéastes sont loin de se ressembler. Par cette étrange rencontre de styles, Nicolas Winding Refn évite l’imitation et parvient à proposer une ambiance intrigante, qui manque cependant encore de personnalité. On pourra donc apprécier le soin porté à l’esthétique du Guerrier silencieux, voire admirer des images parfois envoûtantes. Là est bien le seul intérêt du film, qui tourne malheureusement à vide. Le périple de One-Eye et de l’enfant qui l’accompagne est rapidement ennuyeux, et son sens est confus et/ou limité.

Le guerrier silencieux, c’est ce fameux One-Eye, un personnage borgne, muet, au corps tatoué et mutilé. Nicolas Winding Refn s’est toujours intéressé aux corps de ses héros et à ce qu’ils en font. Dans Le guerrier silencieux, il pousse ce travail sur les corps à son extrême, mais, bizarrement, cela n’apporte pas grand-chose au film. Loin de créer un personnage mythique, Mads Mikkelsen (à l’écran durant tout le film) est trop effacé et rapidement inintéressant. Il ne suffit pas de priver son héros de la parole pour lui donner une certaine grandeur. Le guerrier silencieux est, au final, un fourre-tout où se côtoient concepts et références sans que le réalisateur ne réussisse vraiment à se servir de toute cette matière pour offrir un film de Vikings novateur.

11/20

Publié dans Critiques de 2010

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P
<br /> <br /> Il était quand même crédible en méchant dans James Bond...<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Bonjour pL, rien que pour les impressions sensorielles que ce film procure, j'aurais donné un 13/20. Et Madds Mikkelsen n'est pas rapidement inintéressant. Je le préfère dans ce film qu'en<br /> méchant dans James Bond. Bonne après-midi.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Assez d'accord avec ta critique, même si j'ai été un peu plus intrigué que toi : un petit 12 j'aurais mis.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Pas convaincu par le terme de chef d'oeuvre, d'autant plus que je l'ai vu il y  a quelques temps et que le film ne m'a pas vraiment marqué.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> aaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhh !!! un fourre tout ennuyeux ??!! qu'ouïs-je ?! diantre !<br /> <br /> <br /> mais non ce film est un chef d'oeuvre pur, qu'on se le dise !!! ;)<br /> <br /> <br /> <br />
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