Hors-la-loi, réalisé par Rachid Bouchareb

Publié le par pL

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Comme Indigènes qui tentait d’imiter les films de guerre américains, Hors-la-loi emprunte beaucoup au cinéma hollywoodien tout en cherchant à faire entendre un discours historique et politique qui a eu des répercussions bien en dehors du monde du cinéma. Dans son nouveau film, Rachid Bouchareb mêle la petite histoire (le destin de trois frères chassés de leur petit village d’Algérie) à la grande sur une – trop – longue période (1945 – 1962). De cette compression excessive d’un sujet passionnant et complexe résulte inévitablement de nombreux raccourcis dérangeants et quelques invraisemblances d’autant plus regrettables que le point de vue adopté par le réalisateur est suffisamment nuancé pour être entendu. Même si les bonnes intentions de Bouchareb sont évidentes, il n’évite pas les maladresses (un fondu enchaîné au début liant la célébration de la Libération et les protestations des indépendantistes algériens, donnant naissance à une comparaison plus que douteuse) et semble parfois bien naïf (la conclusion où les problèmes induits par l’indépendance de l’Algérie sont totalement occultés). Par conséquent, le film perd malgré lui en crédibilité et vaut surtout pour ce qu’il propose à côté des événements historiques relatés.

Hors-la-loi devrait plutôt être présenté comme étant l’histoire d’une fratrie, un film romanesque influencé par les westerns et les films de gangsters, par Sergio Leone et Francis Ford Coppola. Evidemment, Rachid Bouchareb n’est jamais à la hauteur de ses modèles, mais son film (et plus particulièrement les scènes où intervient le personnage de Jamel Debbouze) reste suffisamment soigné pour ne pas être totaement ridicule. On regrettera néanmoins que Bouchareb n’ait pas compris l’importance du hors champ et des non-dits, qui auraient apporté un peu de finesse à son film. Le style est lourd, l’intrigue est rarement mise en valeur (pas d’émotion, pas de suspense, pas de tension) et des interprètes d’ordinaire très bons sont lourdement handicapés par l’inutile et inhabituel accent arabe qu’on leur a demandé de prendre (par souci de crédibilité ?). Reconnaissons toutefois qu’Hors-la-loi a le bon goût de ne pas souffrir du « syndrome La Rafle » (se réfugier derrière son sujet imposant pour refuser, sans se l’avouer, de faire du cinéma) : même si le résultat ne convainc pas, le film ne manque pas d’ambitions, tant politiques que cinématographiques.

8/20

Publié dans Critiques de 2010

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V
<br /> <br /> bon, en faite j'ai convaincu mes collegues de faire sur truffaut donc en faite j'aimerai te poser les meme questions sur truffaut.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Pourquoi sur le thème "les réalisateurs" n'en choisis-tu qu'un?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de savoir si Truffaut a révolutionné le cinéma, je n'en sais rien. Il s'inscrit évidemment dans un mouvement révolutionnaire, mais personnellement je dirais que JLG est le seul<br /> cinéaste français à avoir réellement proposé une nouvelle façon de faire du cinéma.<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> <br /> en réalité, nottre professeur de communication nous a donné un choix de sujet a présenter et nous avons pris les réalisateurs. Je voulais parler de Truffault mais mes amis peu intérressé par ce<br /> cinéma on choisit Luc Besson et SINCEREMENT je vois très peu de choses a dire sur lui mais bon.<br /> <br /> <br /> Va tu aller voir  "les petits mouchoirs" et peut tu me dire quel est le meilleur film que tu est vu sur le Vietnam. En cours de culture général, la prof nous a posé la question car on<br /> étudiait ce sujet. Moi j'ai dit "Appocalypse Now" puis "voyage au bout de l'enfer" et j'ai finis par "Platoon".<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Pour les petits mouchoirs, je ne sais pas encore si j'irai le voir, ça a l'air d'être 2h30 particulièrement chiantes.<br /> <br /> <br /> Pour le meilleur film sur le Vietnam, moi j'aime beaucoup Apocalypse now et Voyage au bout de l'enfer aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> <br /> Désolé, j'ai pas vu le film et je n'irais pas le voir mais bon, voilà j'aurais besoin un peu de tes idées si c'était possible.<br /> <br /> <br /> Ainsi, j'aimerais savoir ce que tu penses de luc besson, de ses réalisations, de son style, des acteurs choisis.<br /> <br /> <br /> A t-il révolutionné le cinéma francais ?<br /> <br /> <br /> Ses productions sont t-elle interressante ?<br /> <br /> <br /> voila bon nombre de questions que je me pose et j'aimerais connaitre ton avis sur ce sujet car ton avis m'interesse.<br /> <br /> <br /> répond moi si tu veux sur mon adresse mail (bien sur cela est facultatif) <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Hum, ça sent le devoir scolaire ça, je me trompe?<br /> <br /> <br /> Je pense qu'il n'y a pas grand chose à dire sur Luc Besson, il n'a évidemment pas révolutionné le cinéma français puisqu'il se contente de reproduire des schémas hollywoodiens. C'est un<br /> réalisateur qui n'a aucun style propre, qui n'a donc absolument rien apporté au cinéma français sinon des divertissements plus ou moins efficaces. Personnellement, j'apprécie plutôt ses films<br /> (hormis Arthur), c'est plaisant mais loin d'être de grands moments de cinéma.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Concernant ses productions, pas mieux même s'il faut reconnaître qu'EuropaCorp distribue des films intéressants (I love you Phillip Morris, A l'Origine). C'est dommage car le système de<br /> production d'EuropaCorp ne s'appuie pas sur des aides venant de la télévision, il y aurait donc moyen de faire des productions réellement indépendantes et des films dont le but n'est pas de<br /> passer en prime à la TV pour être rentabilisés. Malheureusement, les films produits par Besson sont pourris.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Bien entendu, ça va de soit il est bine loin de ses modèles... En ce qui concerne le film de Gray je pense notamment aux personnages ; dans ce dernier le vilain petit canard (Phoenix) finit par<br /> soutenir son père et frère et dans le film de Bouchareb un des frères (Debbouze donc) viens sauver ses deux frères. Le conflit, les leçons de morale précèdent l'assistance en fait attendu du<br /> troisième. Il s'inspire d'autres films mais c'est celui de James Gray qui m'est directement venu à l'esprit.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Bonsoir pL, pas vu, pas tentée. Je n'ai pas adoré Indigènes. Bonne soirée.<br /> <br /> <br /> <br />
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